Maltraitance infantile

Définitions  

➡ La maltraitance infantile est définie par la Convention sur les Droits de l’enfant de l’ONU  comme «toute forme de violences, d’atteinte ou de brutalités physique et mentales, d’abandon et de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle».

 ➡ Enfant à risque : qui connaît des conditions d’existence risquant de compromettre sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation et son entretien. 

Type de maltraitance

1.  La maltraitance physique

Ce sont des sévices avec la volonté de faire mal : les coups, les ecchymoses, les hématomes multiples, les fractures, les brûlures, les morsures, les empoisonnements, syndrome du bébé secoué pouvant provoquer des hémorragies cérébrales, …
Syndrome de Silverman est une entité radiologique qui montre plusieurs fractures qui est représentatif de l’enfant battu. 

2.  Les négligences lourdes

L’adulte en charge de l’enfant néglige ces besoins fondamentaux : nourriture, habillement, hygiène, soins médicaux.

3.  Les maltraitances psychologiques

Ce sont notamment l’humiliation, la dévalorisation,  les insultes répétées, la dégradation des affaires de l’enfant, les demandes excessives ou déplacées.

4. Les abus sexuels

Attouchements, attentat à la pudeur, viol, inceste, utilisation de l’enfant à des fins pornographiques ou de prostitution.

Les lieux de maltraitance

Les mauvais traitements se voient surtout au sein de la famille (90% des cas) mais on peut aussi les rencontrer au sein d’institutions ( école, établissement pour handicapé, colonies de vacances)

Les facteurs de risques

Plusieurs facteurs de risque en matière de maltraitance des enfants ont été recensés. Ils ne sont pas présents dans tous les contextes sociaux et culturels mais ils peuvent donner un éclairage général lorsque l’on tente de comprendre les causes du phénomène.

1. Facteurs tenant à l’enfant

Il importe de souligner que les enfants sont les victimes de la maltraitance et qu’ils ne sont jamais à blâmer pour les mauvais traitements qu’on leur inflige. Plusieurs facteurs peuvent prédisposer l’enfant à être maltraité:

  • il est âgé de moins de 4 ans ou est adolescent;
  • c’est un enfant non désiré ou qui ne répond pas aux attentes de ses parents;
  • Il a des besoins spéciaux ou pleure de façon persistante, ou il présente une anomalie physique.

2. Facteurs tenant au parent ou à la personne qui s’occupe de l’enfant

Plusieurs facteurs chez le parent de l’enfant ou la personne qui s’occupe de lui peuvent augmenter le risque de maltraitance. On citera les suivants:

  • la difficulté à établir un lien avec un nouveau-né;
  • le manque d’attention pour l’enfant;
  • le fait d’avoir soi-même subi des maltraitances dans l’enfance;
  • un manque de connaissances sur le développement de l’enfant ou des attentes irréalistes;
  • l’abus d’alcool ou de drogues, y compris durant la grossesse ;
  • l’implication dans des activités criminelles;
  • le fait de connaître des difficultés financières.

3. Facteurs relationnels

Plusieurs facteurs relevant des relations au sein des familles ou entre partenaires intimes, amis et pairs peuvent accroître le risque de maltraitance de l’enfant. En voici quelques-uns:

  • des troubles physiques ou psychiques ou des problèmes liés au développement chez un membre de la famille;
  • l’éclatement de la cellule familiale ou des violences entre d’autres membres de la famille;
  • l’isolement par rapport à la communauté ou l’absence d’un réseau de soutien;
  • une perte de soutien de la part de la famille élargie pour l’éducation de l’enfant.

4. Facteurs communautaires et sociétaux

Parmi les caractéristiques de l’environnement communautaire ou social associées à l’augmentation du risque de maltraitance des enfants figurent, entre autres:

  • les inégalités sexuelles ou sociales;
  • le manque de logements appropriés ou de services de soutien aux familles et aux institutions;
  • les taux de chômage élevés ou la pauvreté;
  • la facilité d’accès à l’alcool et aux drogues;
  • des politiques et programmes inappropriés pour prévenir la maltraitance des enfants, la pornographie enfantine, la prostitution et le travail des enfants;
  • des normes sociales et culturelles qui encouragent ou glorifient la violence envers autrui, y compris l’usage des châtiments corporels, exigent un respect absolu des rôles sociaux dévolus à chaque sexe ou amoindrissent le statut de l’enfant dans les relations parents-enfants;
  • des politiques sociales, économiques, de santé et d’éducation menant à des niveaux de vie peu élevés, ou à des inégalités ou une précarité socio-économiques.

Conséquences

La maltraitance entraîne des souffrances pour les enfants et leurs familles et peut avoir des conséquences à long terme. Elle provoque un stress auquel on associe une perturbation du développement précoce du cerveau. Un stress extrême peut affecter le développement du système nerveux et immunitaire. Dès lors, les enfants maltraités, devenus adultes, sont davantage exposés à divers troubles comportementaux, physiques ou psychiques.

  1. Chez les enfants
  • Changement de comportement
  • Agressivité, agitation
  • Inversement, être silencieux, replié sur soi même
  • Syndrome dépressif (qui peut être difficile à repérer : isolement, tristesses, diminution des activités, anxiété, provocations, agressivité…)
  • Cauchemars
  • Trouble du sommeil
  • Peur la nuit
  • Peur des adultes
  • Difficultés scolaires ou baisse brutale du niveau scolaire
  • Absentéisme scolaire
  • Fugue ou refus de retour au domicile
  • Refus de jouer
  • Refus de se dévêtir
  • Hypermaturation
  • Utilisation de vocabulaire inadapté pour l’âge de l’enfant
  • Retard de langage
  • Retard psychomoteur
  • Énurésie ou encoprésie
  • Troubles du comportement alimentaire (boulimie, anorexie, obésité…)

2. Une fois devenu adulte 

  • propension à commettre des violences ou à en subir;
  • dépression;
  • tabagisme;
  • obésité;
  • comportements sexuels à risque;
  • grossesse non désirée;
  • alcoolisme et toxicomanie.

Au travers de ces conséquences comportementales et psychiques, la maltraitance peut favoriser les pathologies cardiaques, le cancer, les suicides et les infections sexuellement transmissibles.

Au-delà de ses répercussions sur la santé et la société, la maltraitance des enfants a un coût économique, lié notamment aux hospitalisations, au traitement des troubles psychiques, à la protection de l’enfance et aux dépenses de santé à plus long terme.

Solutions

  1. Loi 
  • La France possède un double système de protection de l’enfant : Une protection administrative qui relève de l’aide sociale à l’enfance (Ase) et une projection judiciaire de la jeunesse (pjj) Cliquer sur cette fiche 
  • En 1989 la France à signé la convention internationale des droits de l’enfant et elle a un défenseur des droits de l’enfant qui est chargé de veiller au respect et à la mise en oeuvre de ce texte.
  • En 2004, l’Observatoire National de l’Enfance en Danger (Oned), acteur central de la politique de protection de l’enfance, est créé pour améliorer les connaissances et la prévention mais aussi la protection des acteurs sociaux soumis au secret professionnel quand il y a un signalement.

2. Prévention 

 ➡ Sensibilisation sur la maltraitance et la pédophilie
Pour les professionnels concernés : médecins, enseignants, … Pour détecter et alerter.
Pour les enfants pour qu’ils puissent dire non, cette sensibilisation de fait à l’école avec des supports éducatifs (vidéos, livres…)  

 ➡ Numéro de téléphone 
Le 119 pour les enfants mais aussi pour toutes les personnes qui veulent signaler un cas. 

 ➡ Dépistage des mauvais traitements
Dans les écoles, les crèches, les hôpitaux …

 ➡ Accompagnement des parents
Entretien lors du 4ème mois de grossesse pour déceler les éventuels « signes » ou troubles de l’attachement.
structure d’accueil des femmes ou futures mères isolés.
Soutien à la parentalité.

3. Mesures de protection des enfants 

 ➡ Le signalement 

Le code pénal fait obligation à quiconque ayant la connaissance de sévices ou de privations infligés à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger, d’en informer les autorités judiciaires.
Les professionnels de la santé sont autorisés à déroger à l’obligation de secret professionnel s’ils pensent qu’un enfant est sujet à la maltraitance ou à risque.  
Les chefs d’établissement scolaires en cas de présomption à l’égard d’un enfant ont l’obligation de saisir le président du conseil général et d’informer l’inspecteur académique. En cas d’urgence il faut saisir le procureur de la République.

 ➡ Interventions en faveur des enfants 
Les enfants pris en charge par l’Ase peuvent bénéficier 

  • D’une aide financière 
  •  D’une mesure d’Assistance Educative en Milieu Ouvert (AEMO) : c’est la solution privilégiée par la loi. Le maintien de l’enfant chez lui est assorti d’une obligation pour la famille de rencontrer régulièrement des éducateurs et des travailleurs sociaux, éventuellement un psychiatre et un psychologue
  • D’un placement dans une famille d’accueil  ou un établissement à caractère social (de plus en plus rare)
  • d’un placement sous tutelle de l’Ase (exceptionnel)

 ➡ Protection des victimes d’atteintes sexuelles 

  • Dépôt de plainte pouvant se faire jusqu’aux 38 ans de la victime. 
  • L’audition d’enfant maltraité doit se faire dans une unité médico judiciaire où l’enfant bénéficie du soutien d’un éducateur.
  • Une expertise médico sociale de la victime est obligatoire afin d’apprécier l’importance des préjudices subis et envisager un traitement pour éviter des séquelles.
  • La sécurité sociale prend en charge à 100% les soins des victimes

3. Mesures de répression

  • Fichier automatisé des auteurs : empreintes et ADN
  • Dans le but d’éviter les récidives, le juge peut ordonner le suivi socio judiciaire du condamné, ce dernier peut être amené à suivre un traitement médical, hormonal et ou psychothérapique.
  • Extension du suivi socio judiciaire notamment via le bracelet électronique pour les condamnés à une peine supérieure ou égale à 5 ans.
  • Possibilité de placer dans un centre médico judiciaire fermé les auteurs de crimes, sexuels ou non, condamnés à 15 ans de réclusion ou plus, s’ils sont jugés dangereux une fois leur peine purgée.
  • Castration chimique pouvant être imposée aux délinquants sexuels récidivistes.
  • Suppression des remises de peines ou des libérations conditionnelles pour les délinquants sexuels qui refuseraient de suivre une injonction de soins.

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Goudal

Bonjour,

voilà je vais passer le concours d’auxiliaire en octobre et j’ai une question pour l’oral. Par exemple si je tombe sur le sujet  » l’enfant et la violence » si je prends ta fiche sur la violence infantile tu dois parlais de tout ça ? en 10 min on a pas le temps de dire tout ça si ?