Le bisphénol A est une substance chimique utilisée dans la composition de certaines matières plastiques et que l’on retrouve dans de nombreux contenants alimentaires, dont les biberons.

Utilisation 

On retrouve du bisphénol A comme couche protectrice dans les boîtes de conserve métalliques pour aliments, dans les canettes, mais aussi dans les bouteilles d’eau réutilisables, les récipients plastiques pour micro-onde et les biberons.

Problèmes 

La contamination humaine se fait essentiellement par ingestion, mais un passage par les voies respiratoires ou la peau est possible. Il s’accumule ensuite dans les tissus adipeux. Du BPA est encore trouvé adsorbé sur l’épiderme après un lavage des mains, même soigneux
Le BPA possède une action oestrogènique, capable de perturber le système endocrinien.  C’est un leurre hormonal, capable de « mimer » l’effet des hormones sexuelles féminines, qui jouent un rôle dans la fonction de reproduction mais aussi dans le développement d’organes comme le cerveau ou le système cardio-vasculaire.
Il est couramment retrouvé dans l’organisme d’une large majorité de la population, quel que soit l’âge, et notamment chez les enfants. On en trouve maintenant dans presque tous les organismes vivants. Le risque d’effets est controversé, car les concentrations corporelles sont 1 000 fois inférieures à la réglementation mais  produisent des effets avérés chez les rongeurs. Il pourrait produire des cancers mammaires ou de la prostate, une stérilité ou des problèmes de développement du cerveau et coeur.

Le degré de toxicité et d’écotoxicité du bisphénol A, et secondairement la « dose journalière admissible » sont encore discutés et ont surtout été étudiés chez le rat de laboratoire, pour ses effets sur le cerveau, sur la reproduction des mâlesSes effets sur la santé humaine ont été démontrés.

Une association de médecins, l’Association Santé Environnement France (ASEF), a alerté l’opinion publique sur les dangers du BPA présent dans les biberons. Depuis, l’Assemblée nationale a voté le 23 juin 2010 l’interdiction du BPA pour les biberons.À la fin de 2012, à la suite d’un rapport de l’Anses sur la toxicité du BPA, elle a voté une proposition de loi interdisant le BPA dans tous les contenants alimentaires destinés aux bébés dès 2013 et début 2015 pour les autres : boîtes de conserve, emballages.

Réglementation : 

 ➡ La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis avait en 2008 initialement déclaré le BPA sans danger. Elle est revenue sur son avis, sur la base de nouvelles études concluant à « des effets potentiels sur le cerveau et sur la prostate des bébés et des fœtus ». La FDA a ensuite encouragé l’initiative des industriels américains de ne plus utiliser de BPA dans les contenants d’aliments pour bébés et souhaite que le BPA ne soit plus utilisé dans les revêtements intérieurs de boîtes de conserve.

 ➡ Le 5 février 2010, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) a rendu un avis sur le bisphénol A L’AFSSA dit constater des « effets subtils » sur le comportement de jeunes rats exposés in utero, ce qui l’incite à « poursuivre son travail d’expertise pour comprendre ces signaux d’alertes »
Un avis insatisfaisant pour l’Association santé environnement France qui y voit un symbole du grand écart entre les préoccupations quotidiennes des gens et les abstraites recommandations des agences de l’État.

 ➡ En avril 2010, l’AFSSA a estimé qu’il n’y a « pas de raison de modifier les habitudes alimentaires », mais que « la protection des consommateurs doit être renforcée, et le niveau d’exposition de la population réduit ». L’AFSSA se fonde sur 769 échantillons d’aliments et sodas analysés, ayant montré des teneurs variables, inférieures au seuil de détection jusqu’à 17 microgrammes par kilogramme (µg/kg) d’aliment voire atteignant 128 μg·kg-1 dans les conserves de légumes, poissons et plats cuisinés. À la suite de ce travail, l’agence en appelle à une mobilisation de l’industrie […] pour mettre au point des substituts du BPA pour les usages alimentaires et à une réévaluation des limites de migration spécifique du BPA ;

 ➡ En janvier 2011, la Commission européenne adopte la directive UE no 8/2011, interdisant l’utilisation du BPA dans les biberons pour nourrissons en polycarbonate. Il reste autorisé pour les autres matériaux en contact avec les denrées alimentaires moyennant le respect de la norme de 2006 ;

 ➡ Le 1er janvier 2013 la France interdit le bisphénol A dans les conditionnements à usage alimentaire destinés aux enfants de 0 à 3 ans. Il le sera aussi pour tout conditionnement alimentaire au 1er janvier 2015 ;

 ➡ Le 9 avril 2013, après trois ans de contributions d’une centaine de scientifiques, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) rend un avis concluant à des risques potentiels pour la santé, et confirme la nécessité de réduire les expositions
En attendant, l’Agence recommande « un étiquetage systématique’ » invitant les consommateurs à ne chauffer les produits contenant du BPA trop longtemps (« La présence de BPA dans les aliments est principalement due à sa migration à partir des matériaux au contact, ce phénomène étant accentué par le chauffage »

 ➡ La Commission Européenne a publié le 12 décembre 2016 un nouveau règlement concernant l’utilisation du BPA dans le papier thermique. Selon ce nouveau règlement, le papier thermique contenant du bisphénol A sera définitivement interdit à partir du 2 janvier 2020

Prévention : 

Il est préférable de stocker la nourriture dans du verre, de la céramique ou dans des contenants à base d’acier inoxydable.  Il faut éviter également, de chauffer les aliments ou les liquides dans des contenants en plastique.

Enfin, pour le choix des biberons, préférez tout de même ceux en verre ou en plastique étiqueté « sans BPA ».

 

 

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