Se loger est une préoccupation majeure des Français. Et pour cause: il manque un million de logements et les politiques mises en place ces dernières années ne sont pas à la hauteur. Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, précise que 3,8 millions de personnes sont mal logées et 12,1 millions de personnes sont« fragilisées », soit « 15 millions de personnes touchées, avec une intensité diverse, par la crise du logement ».
Causes
- Facteurs démographiques
Les évolutions de la population française (urbanisation croissante, mobilité plus importante des ménages, espérance de vie croissante) explique une part de la hausse de demande de logements, particulièrement sensible en ville.
2. Facteurs sociologiques
La baisse continue du nombre moyen de personnes par ménage induit une hausse de la demande de logement. La hausse du célibat (13 millions de Français adultes seraient célibataires), particulièrement significative dans les grandes villes et à Paris, et la multiplication des divorces (qui entraînent la demande de deux logements avec des chambres, pour accueillir alternativement les enfants, au lieu d’un seul auparavant) renforce la demande de logement dans ces zones.
3. Facteurs économiques
Les problèmes de logement durent depuis longtemps . Plusieurs personnes de différentes catégories sociales sont touchés par la crise du logement .
Ce problème est lié à la crise de l’emploi qui implique une dégradation du pouvoir d’achat.
Beaucoup de français estiment qu’il est difficile de se loger aujourd’hui surtout a Paris.
Parfois l’accès au logement se fait au prix d’acceptation de situation intolérables ( confort dégradés, surpopulation dans le logement), et certaines personnes se privent de chauffage ou autre pour pouvoir payer leur loyer.
Conséquences
- De nouvelles inégalités et discriminations apparaissent
Les personnes en difficultés pour l’accès au logement sont également, pour la plus part en situation de chômage ou d’emploi précaire ce qui à pour conséquence une double exclusion économique et sociale.
Les jeunes ont beaucoup de difficultés pour trouver un logement, et restent donc plus longtemps chez leur parents, pour ceux où cela est possible.
Certains bailleurs refusent des dossiers de personnes vivant de minima sociaux au motif que le « reste à vivre » après paiement du loyer, est insuffisant »,
Faute de logements, certains sont orientés vers les centres d’hébergement d’urgence, qui accueillaient traditionnellement une population de SDF désocialisés.
2. Principale dépense de ressource le loyer
Les ménages les plus pauvres consacrent à leur logement 55,9 % de leurs revenus, une part trois fois supérieure à la moyenne (17,5 %)
3. Surpeuplement
Près d’un millions de personnes vivent en « surpeuplement accentué », c’est-à-dire qu’il leur manque deux pièces par rapport à la norme de peuplement.
4. Boom des sans abris
Chiffre marquant, le nombre de personnes sans domicile : il a bondi de 50 % entre 2001 et 2012. Aujourd’hui, 141 500 personnes sont à la rue, logent à l’hôtel, sous un abri de fortune ou en centre d’hébergement.
5. Conditions et conséquences sur la santé
Environ 4 millions de Français sont mal-logés. Plus de 75 % d’entre eux logent dans des conditions très difficiles. Pas d’eau courante, de WC intérieurs, ni de douches ou de chauffage pour la plupart, pas de coin cuisine et/ou vivent dans un immeuble à la façade très dégradée
Dans la rue, le manque d’hygiène aggrave l’état de santé des personnes déjà fragiles. En bidonville, la mortalité néonatale est huit fois supérieure à la moyenne. Et dans les logements indignes (600 000 en France), les problèmes respiratoires, intoxications ou allergies sont monnaie courante. La promicuité impose des rythme de sommeil parfois décalé un manque cruel d’intimé, des carences éducatives et affectives et des difficultés d’apprentissage.
Proposition contre la crise du logement
1. Droit opposable (Dalo)
Ce droit au logement opposable donne la possibilité à des personnes, résidant de façon régulière en France de se voir attribuer par l’intermédiaire de l’Etat un logement décent et indépendant si elles ne sont pas en mesure d’y accéder ou de s’y maintenir par leurs propres moyens.
2. Aides de l’état
- Allocation logement (APL)
- Au 1er janvier 2016, trois décrets visant à développer, améliorer et sécuriser les opérations d’aménagement et de construction de logements entrent en vigueur.
- Réforme du règlement du Plan local d’urbanisme (PLU) pour développer les projets
- Renforcement de la concertation des publics pour améliorer les projets
- Allongement de la durée de validité du permis de construire pour sécuriser les projets.
- Aides au financement du dépôt de garantie et impayés de loyers : elle peuvent être attribuées pour financer les dépenses de logement. D’un part, l’avance loca-pass permet de financer le dépôt de garantie exigé lors de la signature du bail. D’autre part, la garantie loca-pass (logement appartenant à des personnes morales) et la garantie Visale (dispositif qui remplace la garantie des risques locatifs) permettent de financer les impayés de loyers et charges (caution).
- La Clé : tous les étudiants disposant de revenus, mais sans caution familiale, amicale ou bancaire peuvent prétendre à la Clé. Ils doivent être âgés de moins de 28 ans au 1er septembre de l’année de signature du bail (sauf pour certains doctorants). Tous bailleurs (CROUS, HLM, agences locatives, propriétaires particuliers, seul, couple ou coloc), de tous types (chambre, studio, T1, T2, T3…) de logements sont susceptibles d’être garantis par la Clé, mais le montant des loyers couverts par le dispositif de la Clé est plafonné à 500€ en province pour une personne seule, 600 € en Ile-de-France et 700 € à Paris.
- La loi Alur (accès au logement et urbanisme rénové) prévoit la mise en place d’un système de garantie universelle de loyers à partir du 1er janvier 2016.
-
Aides et prêts pour l’amélioration de l’habitat : Ségolène Royal et Sylvia Pinel annoncent la publication des textes officiels relatifs l’éco-prêt à taux zéro
- Un plan de relance pour la construction de 500 000 logements chaque année a été lancé avec pour objectif de répondre aux difficultés des Français pour se loger. Ce plan va également permettre de soutenir un secteur en difficulté. Sylvia Pinel a annoncé de nouvelles mesures pour accompagner les professionnels du bâtiment.
- Le Gouvernement s’est fixé l’objectif de construire 150 000 logements sociaux chaque année. Plusieurs mesures ont déjà été prises pour relancer la construction de logements sociaux.
- Le plan de relance pour la construction prévoit la construction de 35 000 logements « intermédiaires » en zone tendue d’ici à 2019.
Laisser un commentaire