violences faites aux femmes

Définitions:

Les Nations Unies définissent la violence à l’égard des femmes de la façon suivante :

«tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée».

Bien que la maltraitance conjugale semble poser d’emblée la femme comme victime et l’homme comme agresseur, des études montrent que les hommes aussi sont victimes de maltraitances.

Moins d’hommes meurent suite à des violences conjugales, mais tous les ans des hommes sont ainsi tués.
Ce phénomène serait sous-estimé, car peu d’hommes en viennent à porter plainte, par peur de paraître ridicule, de ne pas avoir de crédibilité, ou de s’engager dans un processus de rupture qui risquerait de leur faire perdre le contact avec leurs enfants.

Type de violences

  1. Violence d’un partenaire intime

Tout comportement qui, dans le cadre d’une relation intime (partenaire ou ex-partenaire), cause un préjudice d’ordre physique, sexuel ou psychologique, notamment les actes d’agression physique, les relations sexuelles forcées, la violence psychologique et tout autre acte de domination.

2. Violence sexuelle

Tout acte sexuel, tentative d’acte sexuel ou tout autre acte exercé par autrui contre la sexualité d’une personne en faisant usage de la force, quelle que soit sa relation avec la victime, dans n’importe quel contexte.

Cette définition englobe le viol, défini comme une pénétration par la force physique ou tout autre moyen de coercition de la vulve ou de l’anus, au moyen du pénis, d’autres parties du corps ou d’un objet.

Problèmes

Les actes de violence imputables à un partenaire intime et les actes de violence sexuelle sont principalement commis par des hommes contre des jeunes filles ou des femmes. Les sévices sexuels infligés aux enfants touchent aussi bien les garçons que les filles.

Chiffres dans le monde 

Une femme sur trois a déjà été victime de violences dans le monde

En moyenne, 30% des femmes qui ont eu des relations de couple signalent avoir subi une forme quelconque de violence physique et/ou sexuelle de la part de leur partenaire.

Au niveau mondial, jusqu’à 38% des meurtres de femmes sont le fait de leur partenaire intime.

Selon la Banque mondiale, le risque de violence conjugale et de viol est plus fort pour les femmes de 15 à 44 ans que le risque de cancer, d’accidents de la route, de guerre et du paludisme réunis. D’après ses calculs, si l’on ajoute les tentatives de viols, ce sont près de 20% des femmes qui risquent de subir un viol ou une tentative d’agression sexuelle dans le monde. Une femme sur 7 victime de viol.

130 millions de femmes mutilées, excisées

Dans le monde, 720 millions de femmes aujourd’hui mariées l’ont été enfant, soit avant leurs 18 ans, dont 250 millions avant l’âge de 15 ans, selon l’Unicef.

Chiffre en France :

Victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part du conjoint : 223 000

  • dont victimes de violences uniquement physiques : 164 000
  • dont victimes de violences uniquement sexuelles : 33 000
  • dont victimes de violences physiques et sexuelles : 26 000

Facteurs de risque

Les facteurs de risque liés à la violence exercée par le partenaire intime et à la violence sexuelle apparaissent au niveau individuel, familial, communautaire et sociétal au sens large.

Certains facteurs sont liés aux auteurs de violence, d’autres aux victimes et d’autres encore aux deux.

1.Violence exercée par le partenaire intime et la violence sexuelle:

  • Faible niveau d’instruction (pour les auteurs comme pour les victimes);
  • Exposition à la maltraitance pendant l’enfance (auteurs et victimes);
  • Exposition à la violence familiale (auteurs et victimes);
  • Troubles antisociaux de la personnalité (auteurs);
  • Usage nocif de l’alcool (auteurs et victimes);
  • Multiplicité des partenaires ou suspicion d’infidélité de la part du partenaire (auteurs); et
  • Attitude d’acceptation de la violence et de l’inégalité entre les sexes (auteurs et victimes).

2. Liés à la violence exercée par le partenaire intime:

  • Antécédents d’actes violents (auteurs et victimes);
  • Mésentente et insatisfaction conjugales (auteurs et victimes).

3. Liés à la violence sexuelle:

  • Croyances relatives à l’honneur de la famille et à la pureté sexuelle;
  • Idéologies sur les droits sexuels de l’homme;
  • Faiblesse des sanctions juridiques contre la violence sexuelle.

L’inégalité des femmes par rapport aux hommes et le recours normatif à la violence pour résoudre des conflits sont étroitement associés tant à la violence exercée par le partenaire intime qu’à la violence sexuelle exercée par d’autres que le partenaire.

Conséquences 

  1. Conséquences sur la santé

La violence à l’encontre des femmes peut avoir une issue mortelle, qu’il s’agisse d’homicides ou de suicides.

Elle peut entraîner des traumatismes – 42% des femmes qui subissent des violences de la part d’un partenaire intime signalant des blessures consécutives à l’acte.

La violence d’un partenaire intime et la violence sexuelle peuvent entraîner des grossesses non désirées, des avortements provoqués, des problèmes gynécologiques et des infections sexuellement transmissibles, dont le VIH. L’étude de 2013 a montré que les femmes qui avaient été victimes d’abus sexuels ou de maltraitance avaient 1,5 fois plus de risques de souffrir d’une infection sexuellement transmissible et, dans certaines régions, d’être infectées par le VIH que les femmes qui n’avaient pas subi de violence de leur partenaire. Elles risquent également deux fois plus souvent de subir un avortement.

La violence d’un partenaire intime pendant une grossesse augmente aussi la probabilité de fausse couche, de naissance d’enfants mort-nés, d’accouchement prématuré et d’insuffisance pondérale à la naissance.

Ces formes de violence peuvent entraîner des dépressions, des états de stress post-traumatique, des troubles du sommeil, de l’alimentation, des troubles psychiques et des tentatives de suicide. Les femmes ayant subi des violences de la part de leur partenaire intime sont presque 2 fois plus nombreuses à connaître des problèmes de dépression ou d’alcoolisme. Ce chiffre est encore supérieur pour les femmes qui ont subi des violences de la part de quelqu’un d’autre.

Les effets sur la santé peuvent être des céphalées, des douleurs du dos, des douleurs abdominales, des fibromyalgies, des troubles digestifs, une mobilité réduite et un mauvais état de santé général.

La violence sexuelle, en particulier pendant l’enfance, peut entraîner une augmentation du tabagisme, l’usage abusif de drogues et d’alcool et des comportements sexuels à risque à un stade ultérieur de la vie. On l’associe aussi à une tendance à recourir à la violence (pour les hommes) ou à être victime de violences (pour les femmes).

2. Impact sur les enfants

Les enfants grandissant dans des familles ou sévit la violence du partenaire intime peuvent souffrir de tout un éventail de troubles comportementaux et émotionnels susceptibles de les amener ultérieurement à commettre des actes violents ou à en être victime.

On a également associé à la violence du partenaire intime des taux plus élevés de morbidité et de mortalité chez les nourrissons et les enfants (maladies diarrhéiques ou malnutrition par exemple).

3.  Coûts socio-économiques

En dehors des conséquences psychologiques et sociales, les violences faites aux femmes coûtent 3,6 milliards d’euros en France, en termes d’aides sociales, de soins et surtout de perte de capacité de production, selon l’évaluation du ministère des Affaires sociales et des Droits des femmes. 

Les femmes peuvent souffrir d’isolement, les amener ultérieurement à commettre des actes violents ou à en être victime.

On retrouve les facteurs de risque associés à la violence du partenaire intime et à la violence sexuelle chez les individus, dans les familles, dans les communautés et plus largement dans la société.
Certains facteurs sont liés aux auteurs des violences, d’autres aux victimes et d’autres encore aux deux.

Solution 

1. Prévention 

L’objectif de la campagne de 2011,« Violences faites aux femmes. Osez en parler  » était de sensibiliser et d’informer les femmes victimes de l’existence du 3919, numéro d’appel d’aide pour accompagner et orienter les femmes victimes de : violences conjugales, agressions sexuelles, viols…

Il est à noter que ce numéro déjà gratuit depuis un poste fixe et invisible sur les factures, l’est devenu depuis un téléphone portable, grâce à l’engagement des opérateurs Bouygues, Free et Orange.

L’objectif de la campagne 2012 est de sensibiliser et d’informer les femmes et tout public sur le harcèlement sexuel par le lancement le 13 novembre 2012 par la garde des sceaux, ministre de la justice et la ministre des droits des femmes du site gouvernemental ainsi que de faire de la formation des professionnels sur les violences sexistes et sexuelles un grand enjeu de la lutte contre les violences faites aux femmes.

L’Emprise est un film racontant le calvaire qu’a vécue Alexandra Lange, une femme battue par son mari pendant douze ans, et qu’elle a raconté dans son autobiographie AcquittéeCe film montre comment s’installe la violence et l’impact de celle ci dans la vie d’un couple. 

Le gouvernement à mis en place un site internet, pour les victimes de violences conjugales. Elles peuvent le consulter, trouver de l’aide, des informations mais aussi effacer leurs traces a tout moment c’est à dire que le site n’apparaîtra dans aucun historique. 

2. Différentes mesures 

4 Plans de lutte contre les violences faites aux femmes qui se sont succédé depuis 2005 visent plusieurs priorités : 

:arrow:Responsabiliser l’ensemble de la société :

  • Campagne d’information sur les violences conjugales 
  • Sensibilisation des jeunes dans les établissements scolaire

➡ Repérer les violences 

  • Création d’un Observatoire des violences faites aux femmes
  • Formation des professionnels concernés (policiers, magistrats, travailleurs sociaux, médecins) 

➡ Faciliter les dépôts de plainte et ne laisser aucune plainte sans réponse 

  • Mise à disposition du 3919 
  • Introduction d’un délit de harcèlement psychologique au sein du couple
  • Présence de travailleurs sociaux dans les commissariats de police
  • Limitation du recours aux mains courantes au profit de l’encouragement aux dépôts de plainte.

➡ Protéger les victimes de violences 

  • Ordonnance de protection pouvant être délivré en urgence pour mettre en place des mesures d’éloignement du conjoint violent.
  • Lourdes sanctions pénales encourues par l’auteur des violences
  • Création de places d’hébergements d’urgence
  • Téléphone « grand danger » permettant aux femmes équipées d’avoir un accès prioritaires à la police
  • Lieux de visite familiale permettant l’exercice du droit de visite du parent

➡ Protéger les victimes de harcèlement sexuel au travail

  • Élargissement de la notion de délit de harcèlement sexuel 
  • Sanction pénale pouvant aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement

 ➡ Protéger les victimes de viol :

  • Le 4 e plan de lutte contre les VFAF lancé en novembre 2013 vise à favoriser le dépôt de plainte de la victime avec un kit d’urgence( photo, test anti vih, traitement contraceptif) mis à disposition dans les services d’urgence et hôpitaux
  • L’auteur d’une agression sexuelle risque jusqu’à 5 ans de prison 15 en cas de viol.

➡ Protéger les prostituées :

  • Projet de loi prévoit la pénalisation des clients, la suppression du délit de racolage passif et le développement de l’accompagnement social et professionnel des femmes quittant la prostitution

 

 

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