Vieillissement de la population française et mondiale est une phénomène inéluctable et lourd de conséquences. On commence tout juste à prendre en compte de ce problème dans une société qui a peur de vieillir.

Définition

  • Vieillissement individuel : ensemble des manifestations de l’organisme apparaissant avec l’âge : effet du temps
  • Vieillissement démographique : augmentation de la proportion des PA dans la population
  • 3ème âge : 60-75 ans
  • 4ème âge : 75 ans et plus 
  • Gériatrie : étude médicale de la vieillesse
  • Gérontologie : science du vieillissement

Le vieillissement démographique doit être distingué de 2 autres concepts:
=>La sénescence : affaiblissement global des fonctions physiologiques, des facultés mentales et des modifications atrophiques des tissus et organes.
=>La sénilité: affaiblissement des capacités mentales de la personne âgée liée au vieillissement.

Statistiques en France

Espérance de vie de 78,5 ans pour les hommes et 85 ans pour les femmes
16 millions de personnes de 60 ans et plus, dont 1,2 million en perte d’autonomie moyenne ou sévère.
Un taux de suicide de 39,5 pour 100000
Un age moyen de départ à la retraite de 62,2 ans.

Causes

Du vieillissement biologique : cellules auraient en elle(gènes) leur mort programmée, rôles néfastes des radicaux libres, ou bien accumulations d’erreurs lors des phénomènes de réparation des cellules…

Du vieillissement de la population : progrès de la médecine, conditions et hygiène de vie ont augmenté l’espérance de vie donc le nombre de PA et personnes très âgées.

Conséquences du vieillissement 

  1. Survenue de maladies augmente avec l’âge 

  • maladies cardio-vasculaires (AVC, infarctus)
  • maladies ostéo-articulaires
  • cancers
  • accidents thérapeutiques (mauvais suivi des traitements, automédication, prise de sédatifs baissant la vigilance)
  • pour les plus âgés : diminution de la vue, de l’ouïe, incontinence urinaire, dérèglement nutritionnel.
  • parmi les centenaires il y a surtout : des femmes, des citadins, des intellectuels et des personnes ayant eu bonne hygiène de vie.

2. Déclin des facultés intellectuelles  (plus ou moins rapide selon son origine)

  • Trouble de la mémoire, anxiété, troubles du comportement, désorientation, perte d’attention, somnolence, troubles du langage, diminution des capacités de jugement.
  • La loi a prévu des mesures pour protéger les biens des adultes diminués sur le plan intellectuel

3. Perte de l’autonomie et dépendance 

La dépendance se définit par l’impossibilité pour une personne d’effectuer par elle-même certains actes de la vie courante, dans son environnement habituel. Celle–ci peut survenir de façon brutale à la suite d’un accident, d’un choc psychologique (perte du conjoint), d’une maladie (comme Alzheimer ou Parkinson) ou s’installer de façon progressive et entraîner un besoin d’aide. Les premiers signes :

➡ Les troubles physiques

Troubles de l’équilibre tels que des trébuchements ou chutes, des difficultés à se lever, une marche hésitante…, perte de poids, fatigue, baisse de l’activité physique

Les troubles psychiques

Changement des habitudes alimentaires, diminution de l’hygiène, troubles de la mémoire, altérations de l’humeur (agressivité, apathie, tristesse…), isolement social…

➡ L’AGGIR

La grille AGGIR est un outil permettant d’évaluer le degré de dépendance ou d’autonomie des personnes âgées dans l’accomplissement des actes de la vie quotidienne (calcul du GIR). Par l’évaluation de leurs capacités ou incapacités grâce à un questionnaire précis, cet outil universel permet une classification des individus selon trois modalités:

  • Forte perte d’autonomie
  • Perte d’autonomie partielle
  • Absence de perte d’autonomie

4. Conséquences affectives

  • Certains retraités ont de nombreux projets : garde des petits- enfants, voyage, association…
  • D’autres ne trouvent plus de sens à leur vie : dépression, anxiété, somatisation, suicides

5. Conséquences familiales

  • Solitude souvent (surtout les femmes)
  • Mais soutien intergénérationnel fréquent (cohabitation, aide domestique, psychologique)

6. Conséquences professionnelles 

L’age de la retraite est de 62 ans mais si le départ pour certains s’effectue beaucoup plus tard.
Pour certains retraite = mort sociale
Pour d’autres = liberté, temps libre

7. Conséquences économiques 

Perte des revenus liée à la retraite compensée en partie par des prestations de l’assurance-vieillesse de la sécurité sociale.

 Les problèmes

1. Déni du vieillissement et de la mort 

Les PA sont dans des maisons de retraite ou à domicile, sont exclues du monde du travail et de la vie collective.
Mythe de la « maturité heureuse » dans les médias ou la vieillesse rime avec forme, temps libre et aisance financière.
Dans notre société on court après l’éternelle jeunesse, musique, habillement, chirurgie, mode de vie.  
La mort fait peur car on n’en parle pas notamment aux enfants,on meurt surtout à l’hôpital, loin des vivants. On réduits les rites funéraires, on se moque aussi de la mort (Halloween)

2. Difficultés économiques et budgétaires 

  • les PA consomment peu et ont tendance à épargner.
  • déficit de la sécurité sociale se creuse car : augmentation des dépenses de retraite surtout (plus de retraités, plus tôt à la retraite), moins d’actifs donc moins de recettes.
  • Augmentation des dépenses pour prise en charge des PA (grosse consommation de médicaments, soins à domicile, soins dentaires et de kiné).

3. Système de soin débordé et inadapté

  • médecins traitants = pivot des PA, mais peu sont formés en gériatrie
  • structures d’hospitalisation (service de gériatrie, unités de soin longue durée : USLD, services de soin de suite et de réadaptation) en nombre insuffisant.
  • les services de soin à domicile (SSIAD) saturés liste d’attente importante
  • maladies neurovégétatives comme Alzheimer et Parkinson sont devenues un défit majeur de santé publique.

4. Poids croissant de la dépendance

  • Pour la collectivité:
    – Manque de structures de maintien à domicile
    – Nombre insuffisant d’hébergements pour les PA, répartition inégale de ceux-ci, manque de personnel, et trop chers (EHPA : établissement d’hébergement des PA ; EHPAD : idem mais PA dépendantes)
    – Coût croissant de la dépendance : + de 22 milliards en 2010
  • Pour les familles :
    – Affectif : s’occuper de son parent dépendant prend du temps au dépend de la vie de famille, culpabilité de le mettre en établissement
    – Matériel : Trouver une aide à domicile ou un établissement = surcharge de travail pour la famille
    – Financier : coût élevé des aides à dom ou du placement
  • De plus en plus de personnes seules
    Beaucoup de PA sans enfant, beaucoup de femmes veuves : pose problèmes sanitaire et de sécurité

5. Faible taux d’emploi des seniors

38,9% = taux d’emploi des 55-64 ans (contre 46% dans l’UE) et ce depuis 1960 avec préretraites et discriminations à l’embauche → il faut relever ce taux sinon retraites ne pourront plus être financées et papy boomers arrivent à la retraite !

6. Précarisation croissante de PA

Le revenu moyen des retraités en 2013, s établit à 1.306 euros bruts mensuels en décembre 2013, la pension nette, elle, s’élève à 1.216 euros. Mais attention, il s’agit d’une moyenne du montant des pensions. Elle mélange donc tous les retraités qu’ils aient eu une carrière complète ou incomplète. Pour ceux pouvant justifier d’une carrière complète, cette moyenne monte à 1.730 euros mensuels. Les PA sont donc obligés de se restreindre, demander de l’aide aux associations, de plus en plus de SDF

7. La maltraitance des PA 

Voir fiche

Les solutions 

1. Des réponses à la dépendance

Des efforts en faveur du maintien à domicile (se développe depuis 1970)
• Services d’aide et d’accompagnement à domicile
Relèvent des centres communaux d’action sociale (CCAS) ou d’associations

Pour préserver l’autonomie au quotidien, maintenir des activités sociales et des liens avec les proches
Prestations assurées par aide à domicile ou auxiliaires de vie
Le Plan de développement des services à la personnes (il y a eu 2 plans un en 2006-2008, un 2009-2012) : création d’emploi dans ce secteur, chèque emploi à domicile, formation des professionnels.
• Services de soin infirmiers à domicile (SSIAD) et d’hospitalisation à domicile (HAD)
Financés par les caisses de retraite et les conseils régionaux, ils sont essentiels pour éviter ou raccourcir une hospitalisation et bien moins coûteux que l’hôpital
• De plus en plus de services complémentaires : portage de repas, petits travaux, téléalarme pour porter assistance aux PA

2. Hébergement collectif se développe et s’améliore (voir fiche maison de retraite)

3. Des aides financières

Allocation personnalisée d’autonomie (APA) : (montant varie selon ressources et dépendance)
Pour les PA d’au moins 60 ans, résidant en France, en perte d’autonomie, sans condition de ressource, financée par les conseils régionaux ont de plus en plus de mal à en assumer le coût.
Prise en charge de l’aide à domicile (aide à domicile ou auxiliaires de vie et aide en matière d’hébergement) pour PA de plus de 65 ans (60 si inaptitude au travail) sous conditions de ressources

4. Des réponses à la maladie

Amélioration de la filière de soins gériatriques
– création de places de court séjour gériatrique : soins d’urgence (permettent moins d’hospitalisations et des hospitalisations moins longues)
– augmentation des capacités d’accueil en services de soin de suite et en USLD
– création de réseau de soin gérontologiques (médecins hospitaliers et libéraux, services sociaux, association d’aide à domicile)

Accompagnement de la fin de vie

Amélioration de la prise en charge de la douleur au cœur du débat :
Depuis 10 ans, les avancées concernent notamment :
– l’information des patients et de leurs proches grâce au « contrat d’engagement contre la douleur » remis à chaque patient hospitalisé,
– la mise en place de 250 structures dédiées à la prise en charge de la douleur
– la sensibilisation et la formation des professionnels médicaux, paramédicaux et médico-sociaux,
– l’évaluation des pratiques professionnelles
Ceci grâce à des programmes nationaux de lutte contre la douleur 2002-2005 puis plan d’amélioration de la prise en charge de la douleur 2006-2010.

Le développement des soins palliatifs  est une des réponses à la fin de vie. Il faut augmenter le nombre de services de soin palliatifs à l’hôpital comme à domicile et des équipes mobiles hospitalières en rémunérant mieux les professionnels chargés de ces services.

Voir fiche euthanasie, fin de vie 

5. Développement de la vie sociale des PA

  • La solidarité entre voisins et entre générations (suite à la canicule de 2003 et ses conséquences)
  • mise en place d’activités de resocialisation (théâtre, sports, groupes de parole…)
  • multiplication des clubs du 3ème âge
  • facilitation du bénévolat (parrainer des ados, aide aux devoirs, garde d’enfants..)
  • participation à la vie politique

6. Plan de prévention suicide 

  • Vise à sensibiliser les médecins
  • Modifier le regard de notre société sur la vieillesses et la mort en parlant aux enfants et en multipliant
  • L’intergénérationnel (voir fiche)
  • Redonner une utilité aux PA
  • Lutter contre l’isolement social

7. Mesure pour l’emploi des seniors

Depuis 2010, obligation pour les entreprises et les établissements publics d’au moins 50 salariés de conclure des accords sur l’emploi des salariés âgés.
– report de l’âge de la mise à la retraite d’office à 70 ans au lieu de 65 ans
– majoration de la pension de retraite de 1,25% par trimestre supplémentaire travaillé au delà de 60 ans et de 40 ans de cotisation
Création d’un « contrat de génération » = embaucher un jeune et maintenir un ancien dans l’entreprise.

 

 

 

 

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